La COP, c’est quoi ?
La COP, ou Conférence des Parties, est un rassemblement annuel où des représentants de divers pays, tels que des ministres de l’environnement, des hauts fonctionnaires gouvernementaux voire des chefs d’États, se réunissent pour discuter des mesures à prendre concernant le changement climatique. Ces représentants sont soutenus par des équipes d’experts, de négociateurs et des conseillers techniques pour élaborer des propositions et participer activement aux discussions et aux négociations au sein de la COP.
Les rencontres sont organisées par la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). L’objectif principal est de négocier des accords et des actions collectives visant à limiter le réchauffement climatique et à atténuer ses effets dévastateurs. Les conclusions finales nécessitent un consensus parmi plus de 190 parties prenantes aux intérêts variés, dans le but de conserver l’environnement pour les générations à venir.
Quelles sont les attentes de la COP 28 ?
Cette conférence mondiale sur le climat offre l’opportunité d’évaluer les premiers résultats de l’Accord de Paris, conclu lors de la COP 21 en 2015. Les 196 pays impliqués à cette époque avaient alors convenu de l’objectif de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de 2 °C d’ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels, avec des efforts supplémentaires pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Un autre élément attendu de cette conférence, qui s’est déroulée à Dubaï, présidée par Sultan Al-Jaber, concerne les discussions sur la sortie des énergies fossiles, responsables d’une part significative des émissions de gaz à effet de serre. Jusqu’à présent, aucune des précédentes COP n’a abouti à un accord demandant explicitement la réduction des énergies fossiles. Dans ce sens, La COP 26 de Glasgow fut la seule à évoquer dans ses négociations la notion de réduction de l’utilisation du charbon, sans toutefois définir d’objectif concret.
Les autres objectifs sont de tripler l’utilisation des énergies renouvelables et doubler leur efficacité pour 2030. Ou encore, l’adaptation des finances et la mise en place de leviers économiques pour les transitions dans plusieurs domaines :
Malgré les grandes attentes de ce rassemblement, les résultats ont beaucoup été critiqués de par leur manque de clarté et d’ambition.
Des anecdotes risibles entourent cette conférence sur, par exemple, sa localisation et ses participants.
D’abord, se pose la question sur le choix de faire une COP dans les Emirats Arabes Unis, à Dubaï, qui, selon Statista, consomme actuellement environ 5 planètes par année pour combler leur mode de vie. Cependant, cette année, la COP devait d’office se dérouler en Asie et en 2020 une ville-laboratoire se voulant respectueuse de l’environnement, ExpoCity, a été inaugurée à Dubaï. Il est important de sensibiliser le monde entier sur les questions climatique, en particulier les pays qui vivent dans la démesure.
Ensuite, que penser de la sortie de pétrole encouragée par Sultan Al-Jaber, le patron de Adnoc, une entreprise pétrolière ? Ironiquement, le gaz a été considéré comme un carburant de transition. Cela tombe bien (sarcasme) car Adnoc projette une extension massive d’infrastructures de gaz. Sachant ceci, ses paroles lors de la clôture de la COP 28 relève de la fourberie :
“We are what we do, not what we say”
traduction adaptée : “Nous ne sommes pas définis par nos paroles mais par nos actions”
La fin de l’utilisation d’énergies fossiles n’est donc pas garantie. Néanmoins c’est aussi un sujet complexe car beaucoup de modèles économiques, comme celle de l’Arabie Saoudite, la Russie et les États-Unis dépendent de l’exploitation des énergies fossiles.
Des moyens de transition comme les hydrogènes bas carbone, le nucléaire ou le stockage de carbone ont été mentionnés, même si ce dernier pourrait légitimer l’exploitation d’hydrocarbures.
Cette inaction n’est pas étonnante lorsqu’il est connu que cette conférence est corrompue par les lobbies de plusieurs industries, comme celles du pétrole et de l’agroalimentaire. C’est à dire environ 2500 lobbyistes d’énergies fossiles selon la RTS. Un autre facteur est le concept du consensus, qui permet certes que tout le monde trouve un terrain d’entente, mais ceci établit aussi une conception limitée d’un système de vote et résulte en des objectifs contenant peu de restrictions en vue de l’urgence climatique.
Une crise qui touche certains pays en particulier, dont l’Afghanistan, qui n’a pas reçu d’invitation. Pourtant elle fait partie du top 10 des pays les plus à risque des conséquences du dérèglement climatique selon une mission de l’ONU. C’est également le cas pour l’Iran, qui a choisi de s’abstenir diplomatiquement en raison de la présence du président israélien. Cette décision découle de son opposition aux crimes de guerre perpétrés par Israël et de son soutien à la cause palestinienne.
Pour conclure, les débats se sont enchaînés lors de ces deux semaines enflammées, mais elles laissent cependant un goût amer.
La représentante des Samoa, Anne Rasmussen, raconte dans son intervention touchante:
“Il n’est pas suffisant de faire référence à la science pour ensuite ignorer ce que la science nous dit de faire”
Elle finit sa prise de parole par un tonnerre d’applaudissements.
Néanmoins, Il est nécessaire d’ouvrir la discussion, entre dirigeants et personnes non-étatiques, sur les leviers possibles pour une transition écologique. Une réduction des énergies fossiles, une aide dans les pays à risques et d’autres soutiens sont des points non négligeables. Même si les attentes ne sont pas claires, les gouvernements et en tant qu’individus, nous pouvons agir.
Sources
https://unfccc.int/fr/process/bodies/supreme-bodies/conference-of-the-parties-cop
https://fr.statista.com/statistiques/888491/planetes-necessaires-ressources-population-par-pays/
Pour rester à jour…
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