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Au début du mois de mars, un accord historique a été conclu à New York par les Etats membres de l’ONU visant à protéger la haute mer. Cet espace jusqu’à lors négligé fera l’objet d’un traité international qui aura pour but de conserver sa biodiversité si riche.

La haute mer constitue près de la moitié de la surface planétaire et 60% des océans, qui rappelons-le sont considérés comme les poumons bleus de notre Terre. En effet, ces derniers absorbent une grande partie des émissions CO2 de l’Homme et rejettent de l’oxygène par le même mécanisme qu’utilisent les plantes: la photosynthèse. Ce processus est possible grâce à des micro-organismes appelés “phytoplancton”. A la base de toute la chaîne alimentaire marine, il est cependant menacé par l’acidification et le réchauffement des océans.

Aussi appelée “eaux internationales”, la haute mer s’étend à partir de la limite extérieure de la zone économique exclusive des pays (en bleu clair sur la carte) et au maximum à 200 miles nautiques (370,4 km) de la côte . Selon l’art. 87 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), cet espace, considéré comme bien commun, est une zone ouverte à tous les Etats et ne disposait donc d’aucune réglementation quant à sa protection, notamment en ce qui concerne la pêche. 

La haute mer constitue tout l’espace bleu foncé sur cette carte.


Concrètement, le “Traité sur la haute mer” placerait la moitié de la haute mer sous protection juridique notamment en réglementant l’accès et l’utilisation de celle-ci et en la reconnaissant comme patrimoine commun de l’humanité. Les Etats s’engageraient à investir plus dans la conservation des océans mais aussi à partager équitablement les avantages et ressources qu’ils peuvent en tirer. En effet, n’ayant pas suffisamment de moyens pour exploiter ces richesses, les pays en voie de développement ont tenu à s’assurer d’être inclus dans le partage de ces bénéfices “appartenant à tous” qui peuvent notamment servir à la science.

Pour finir, l’accord étant conclu mais non ratifié, il devra d’abord être traduit et finalisé avant de pouvoir entrer en vigueur et donc déployer ses effets, mais le fond restera inchangé. Cependant il reste une avancée majeure et un outil indispensable pour espérer atteindre l’ objectif “30 pour 30”, visant à protéger 30% des océans d’ici à 2030, fixé lors de la COP15 sur la biodiversité en décembre 2022.

Sources et lectures supplémentaires:

https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/05/un-accord-sur-la-protection-de-la-haute-mer-obtenu-a-l-onu_6164184_3244.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Haute_mer
https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/les-oceans-sont-ils-les-vrais-poumons-de-la-planete-57008.html
https://news.un.org/fr/story/2023/03/1132947
https://www.vie-publique.fr/en-bref/288478-traite-international-de-protection-de-la-haute-mer-accord-historique

COP15, objectif 30 pour 30: https://www.fondationdelamer.org/cop15/ 
https://www.unep.org/news-and-stories/story/cop15-ends-landmark-biodiversity-agreement

Objectifs Nations Unies sur l’océan: https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/oceans/ 

Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM): https://fedlex.data.admin.ch/filestore/fedlex.data.admin.ch/eli/cc/2009/416/20111005/fr/pdf-a/fedlex-data-admin-ch-eli-cc-2009-416-20111005-fr-pdf-a.pdf 

Carte: https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c7/Exclusive_Economic_Zones.svg/750px-Exclusive_Economic_Zones.svg.png