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Wage theft: pratique qui consiste pour un.e employeur.se à ne pas payer de salaire correct à ses employé.e.s ou violer des lois pour la protection de ceux.elles-ci, par exemple concernant le nombres d’heures maximales ou les vacances.

Le jeudi 12 octobre 2023 a été un jour historique pour l’industrie textile. En effet, la première poursuite pénale pour vol de salaire a eu lieu dans l’État de Californie contre Lawrence Lee, le copropriétaire de plusieurs manufactures de vêtements du pays.

L’enquête a commencé en janvier 2021 quand le Bureau of Field Enforcement (commissaire au travail, responsable de l’application des lois sur la protection des travailleurs et le travail des enfants) s’est intéressé à une des entreprises concernées par les infractions. Le procureur du district de Los Angeles s’est rapidement associé aux investigations ce qui a permis d’arrêter Lawrence début septembre 2023.

L’entrepreneur est accusé de ne pas payer le salaire minimal à ses employés ni d’heures supplémentaires en ne fournissant pas de fiche de salaire. Les travailleurs étaient payés en moyenne 7$ de l’heure sans couverture d’assurance.

La société a finalement été condamnée à payer plus de 70’000$ d’amende et son copropriétaire devra également une somme de presque 10’000$ pour ses actes frauduleux.

Finalement, en 2020, une campagne de sensibilisation a été lancée par le Bureau du commissaire au travail pour que tous les travailleur.euse.s soient au courant de leurs droits et puissent les faire valoir devant lui, ce genre de nouvelle ne risque donc pas d’être la dernière.

Image tirée du film The True Cost, 2015

Aux États-Unis, le salaire moyen d’un.e employé.e de l’industrie textile est situé entre 11 et 17$ de l’heure. Malheureusement, cette exigence est très rarement respectée; il a en effet été reporté par une étude du département du Travail Wage and Hour, responsable de l’application des lois fédérales sur le travail, que dans plus de 50% des entreprises étudiées, les travailleur.euses étaient mal payés et voyaient leurs contrats falsifiés pour des raisons fiscales. De plus, 32% de ces manufactures pratiquaient le salaire à la pièce, un procédé interdit depuis 2021 par l’État de Californie.

Ce constat invite donc à la prudence. En effet, le made in USA peut parfois cacher des pratiques tout aussi illégales que dans les pays souvent cités pour leurs sweatshops, “ateliers de misère” en français. Ces derniers portent bien leur nom; exploitation des travailleur.euses, travail forcé, ou encore abus physiques et moraux sont régulièrement pratiqués.

Il y a donc de quoi se réjouir, les lois se développent ce qui va permettre de poursuivre et punir celles et ceux qui abusent des droits de leurs employés. N’oublions pas pour finir que les clients ont eux aussi leur part de responsabilité, en soutenant des marques éthiques et responsables, ils encouragent les bonnes pratiques et s’assurent de ne pas participer à ces violations.

✩ Si ce sujet t’intéresse, nous te conseillons le documentaire The True Cost qui expose clairement les dessous problématiques de la fast fashion, notamment concernant le traitement des travailleur.euses.


Sources

https://www.dir.ca.gov/DIRNews/2023/2023-75.html

https://www.dir.ca.gov/dlse/dlse-bofe.html

https://www.zippia.com/textile-worker-jobs/salary/#

https://www.ropesgray.com/en/insights/alerts/2021/10/california-adopts-garment-worker-protection-act-creating-new-obligations-for-manufacturers

https://fashionunited.com/news/fashion/american-garment-workers-paid-as-little-as-1-58-dollars-per-hour/2023033153110

Image: https://missdenglishclass.files.wordpress.com/2018/09/fast-fashion-2.jpg

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